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« Le monde et les arts selon Violeta Parra (1917-1967) »
Colloque international organisé les 19 et 21 octobre 2017 par l’équipe d’accueil Textes & Cultures (EA 4028) de l'Université d’Artois
et l’Unite de Recherche sur l'Histoire, les Langues, les Littératures et l'Interculturel (EA 4030) de l'Université du Littoral / Côte d'Opale
Cuando naciste fuiste bautizada como Violeta Parra: el sacerdote levantó las uvas sobre tu vida y dijo: “Parra eres y en vino triste te convertirás”. En vino alegre, en pícara alegría, en barro popular, en canto llano, Santa Violeta, tú te convertiste, en guitarra con hojas que relucen al brillo de la luna, en ciruela salvaje transformada, en pueblo verdadero, en paloma del campo, en alcancía.
Pablo Neruda, “Elegía para cantar”, 1970.
S'il était encore besoin de présenter cette folkloriste qui a définitivement marqué un avant et un après la scène musicale et artistique internationale des années 1950 à nos jours, peut-être retiendrions-nous, en cette année de commémoration du centenaire de sa naissance, que Violeta Parra demeure, cinquante ans après sa disparition, une figure emblématique de la culture populaire chilienne dont le travail aura été reconnu en dehors des frontières nationales et continentales.

À maintes reprises ses œuvres auront été écoutées, exposées et même récompensées : ainsi le travail plastique de Violeta Parra aura-t-il été sélectionné pour la biennale d’art contemporain de Sao Paulo, puis présenté au Museu de Arte moderna de Rio de Janeiro avant de connaître une ultime et vraie consécration, en 1964, lorsque le musée du Louvre accepte d’exposer ses tableaux tissés (les « arpilleras ») sous forme d’exposition temporaire, faisant alors de Violeta Parra la première artiste américaine à exposer individuellement ses œuvres. Les visiteurs découvraient alors en 1964 −tout comme ils le feront à nouveau en 1997, trente ans après sa disparition, lors de l'exposition organisée en hommage par le musée des Arts Décoratifs de Paris à l'occasion de la visite officielle de l'ancien président de la République chilienne Eduardo Frei− une conception du monde que matérialisent des tapisseries brodées à grands points de laine de couleur sur de la toile de jute naturelle ou colorée, lesquelles illustrent les scènes de sa vie quotidienne et rappellent également les racines indiennes de l'artiste. Chacune de ses tapisseries devient alors une histoire, un souvenir ou l’illustration d’une légende mapuche : tout comme les textes musicaux et poétiques de Violeta Parra, elles respirent la joie, la liberté, le bonheur de se retrouver en famille et près de la nature. Les petites peintures à l’huile ont, elles, un caractère plus intime : elles sont des poèmes intenses et graves, comme autant d’images évoquant l’existence difficile et essentiellement nomade de cette artiste hors du commun. L'ensemble de ces créations estompe les frontières spatio-temporelles et génériques pour concentrer en définitive, comme l’écrit le Péruvien José María Arguedas, « lo más chileno de lo chileno y lo más universal de Chile » (En la Mesa redonda de la Semana de Violeta Parra, Santiago de Chile, Pontificia Universidad Catolica de Santiago, 1968).
Ainsi, c'est précisément cette trajectoire polymorphe −esthétique, ontologique mais aussi politique− d'une femme à la fois peintre, tisserande, chanteuse, compositrice, et dont le talent visionnaire aura été le reflet des aspirations, luttes, joies et souffrances de tout un peuple sur le point se déchirer, que prétendra retracer le colloque organisé conjointement par les Universités d'Artois (Arras) et du Littoral Côte d'Opale (Boulogne-sur-Mer), à l'heure où le Consejo Nacional de la Cultura y las Artes (FondArt) chilien s'apprête à lui rendre également un hommage national.
Car aujourd'hui il nous faut mesurer l'impact de Violeta Parra sur les arts chiliens et sur l'identité nationale en l'inscrivant au cœur même de l'histoire contemporaine d'un pays longtemps tiraillé entre culture autochtone et culture européenne. En effet, le monde et les arts selon Violeta Parra se définissent à une période où le Chili ‒mais aussi le reste du sous-continent latino- américain‒ prenait conscience du besoin et de l'urgence d’intégrer la réalité de toutes les cultures régionales et locales qu'un discours officiel niait systématiquement. Or, précisément, l'esthétique de cette folkloriste semble avoir été pensée depuis les marges culturelles à destination du continent américain afin de permettre l’émergence de nouvelles couches du tissu social urbain et leur intégration au reste du pays.
Pour ce faire, entre travail de recherches, constitution de fonds musicaux ancestraux et créations personnelles, Violeta Parra n'aura eu de cesse de repousser les frontières génériques et de travailler à une plus grande correspondance entre les arts du continent, en mêlant subtilement musiques d'un temps nouveau et poésies d'un autre temps. Les biographes de l'artiste nous rappellent d'ailleurs que, à quinze ans, Violeta se rend en train à Santiago du Chili où l’attend son frère aîné (le futur poète) Nicanor, alors inspecteur ad honores du Liceo Barros Arana et étudiant en Pédagogie. A peine arrivée dans le chaos de la capitale, Nicanor inscrit sa sœur à la Escuela Normal de Ninas pour qu'elle y termine sa scolarité. Celui dont on célébrait il y a peu le centenaire est alors le premier à prendre conscience du talent poétique et musical de Violeta qui assimile mais aussi transforme les poèmes extraits de la Lira Popular chilienne, entendus tout bonnement dans les bars et les réunions communautaires de Chillan d'où ils sont originaires. Quelques années plus tard, l'esthétique de Violeta Parra sera l'expression de la fusion entre les modes d’expression propres à la culture paysanne et les dynamiques modernes de circulation et reproduction de la parole écrite encore en prise avec la métrique héritée de la présence coloniale espagnole.
L'heure est donc venue d'apprécier l'esthétique violetaparrienne pour le rôle capital qu'elle a joué dans le débat sur la définition du folklore au Chili dans la première moitié du siècle passé mais aussi dans la constitution d'une « chilenidad ». En définitive, au cours de ce colloque, nos discussions autour du monde et des arts selon Violeta Parra pourront s'articuler autour des axes suivants qui prennent eux-mêmes appui sur les axes des équipes de recherche organisatrices de ce colloque :
 Axe thematique 1 − L'œuvre de Violeta Parra : echanges artistiques et culturels
- dialogue(s) entre les arts chez Violeta Parra ;
- Violeta Parra et la Nueva Canción Chilena ;
- échos et résonances de la production artistique de Violeta Parra dans les lettres et les arts chiliens et latino-américains ;
- Violeta Parra au cinéma ;
- culture, société et Histoire dans l'œuvre de Violeta Parra ; - Violeta Parra et l'Europe ;
 Axe thematique 2 – Frontières spatiales et frontières creatrices
- métrique et construction du moi poétique : la « décima » et la chanson populaire chez Violeta Parra ;
- subversion et rénovation des genres musicaux et poétiques ;
- reconnaissance internationale de l'esthétique de Violeta Parra ;
- étude génétique de l’œuvre de Violeta Parra ;
Les propositions de communication (une dizaine de lignes accompagnées d’un bref résumé bio-bibliographique des auteurs) seront attendues avant le 31 mars 2017, et seront à envoyer obligatoirement aux adresses suivantes : ; et
Le colloque aura lieu à Boulogne-sur-Mer (19 octobre 2017) et Arras (21 octobre 2017). Les langues du colloque seront l’espagnol et le français.
Une publication des actes de ce colloque est prévue.
Responsables de l’organisation du colloque :
Dominique CASIMIRO, MCF en Littérature hispano-américaine contemporaine à l'Université d'Artois, chercheur membre des équipes « CoTraLis » et « Praxis / Esthetique des arts » (Textes & Cultures)
Benoît SANTINI, MCF en Civilisation latino-américaine à l'Université du Littoral Côte d'Opale, chercheur membre de l’UR sur l’Histoire, les Langues, les Littératures et l'Interculturel (HLLI)
Comite scientifique :
Dante BARRIENTOS TECÚN (Professeur à Aix-Marseille Université)
Jacqueline BEL (Professeur à l’Université du Littoral Côte d’Opale ‒ directrice de l’UR HLLIA)
Karim BENMILOUD (Professeur à l'Université Paul Valéry (Montpellier) et membre de l'Institut de France)
Carmen BERNAND (Professeur à l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense)
Amos FERGOMBÉ (Professeur à l'Université d'Artois ‒ directeur du groupe de recherches « Praxis / Esthétique des Arts » )
Catherine HEYMANN (Professeur à l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense)
Sandra HERNÁNDEZ (Professeur à l'Université Lyon II)
Alvar DE LA LLOSA (Professeur à l'Université Lyon II)
Javiera MEDINA (MCF en esthétique, Universidad de Guayaquil)
Paula MIRANDA (Maître de Conférences à la Pontificia Universidad Católica de Santiago du Chili)
Carmen PINEIRA-TRESMONTANT (Professeur à l'Université d'Artois ‒ directrice du groupe de recherches « CoTraLis » )
Dates et lieu de rencontre : les 19 et 21 octobre 2017 dans les Université d'Artois et du Littoral / Côte d'Opale (le 20 octobre étant une journée de pause entre les deux journées de rencontre).
Bibliographie indicative : Œuvre de Violeta Parra
Violeta Parra, Cantos folklóricos chilenos, Santiago du Chili, Nascimento, 1979.
− , Décimas de Violeta Parra. Autobiografía en versos, Barcelone, Editorial Pomaire, 1976.
− , Gracias a la vida y otras canciones, Buenos Aires, Espasa Calpe, 1996.
Autour de l'œuvre de Violeta Parra
Marjorie Agosín et Inés Dolz-Blackburn, Violeta Parra o la expresión inefable, Santiago du Chili, Planeta, 1992.
− , Violeta Parra, santa de pura greda. Un estudio sobre su obra poética, Santiago du Chili, Planeta, Biblioteca del Sur, 1988.
Pablo de Rokha, « Violeta y su guitarra » , in Décimas. Autobiografía en verso, Buenos Aires, Editorial Sudamericana, 1988, p. 19-20.
Paula Miranda Herrera, La poesía de Violeta Parra, Santiago du Chili, Editorial Cuarto Propio, 2014.
Ángel Parra, Violeta se fue a los cielos, Santiago du Chili, Catalonia, 2006.
Autour des arts au Chili
Rubi Carreño, Avenida Independencia. Vía musical y crítica de una memoria disidente, Santiago du Chili, Editorial Cuarto Propio, 2013.
Samuel Claro et alli, Chilena o cueca tradicional, Santiago du Chili, Ediciones de la Pontifica Universidad Catolica de Chile, 1994.
Inés Dölz-Blackburn, Origen y desarrollo de la poesía tradicional chilena desde la Conquista hasta el presente, Santiago du Chili, Editorial Nascimento, 1984.
Jameson Fredric, Periodizar los 60, Buenos Aires, Alcion Editora, 1997.
Margit Frenk, Entre folklore y literatura, México, Colegio de México, 1984.
Néstor García Canclini, Culturas híbridas. Estrategias para entrar y salir de la modernidad,
México, Grijalbo, 1995.
Tomas Moulian, Chile actual. Anatomía de un Mito, Santiago du Chili, LOM, 1997.
Ángel Rama, La ciudad letrada, Hanovre, Ediciones del Norte, 1984.
Maximiliano Salinas et Micaela Navarrete, Para amar a quien yo quiero. Canciones
femeninas de la tradición oral chilena recogidas por Rodolfo Lenz, Santiago du Chili, Ediciones de la Direccion de Bibliotecas, Archivos y Museos, 2012.
Valeria Solís, Suena desafinado. Tomando el pulso a la industria de la música en Chile, 2010.
Bernardo Subercaseaux, Chile o una loca historia, Santiago du Chili, LOM, 1999.
Juan Uribe Echevarría, Cantos a lo divino y a lo humano en Acuelo. Folklore de la provincia de Santiago, Santiago du Chili, Editorial Universitaria, 1962.
Lieu Université du Littoral Côte d'Opale (le 19/10/17) et Université d'Artois (le 21/10/17)
Contact Dominique CASIMIRO & Benoît SANTINI

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