Migration : une histoire de famille (Amérique latine/France/Espagne) Télécharger au format iCal
 
COLLOQUE INTERNATIONAL MIGRATION : UNE HISTOIRE DE FAMILLE
(AMERIQUE LATINE/FRANCE/ESPAGNE)
11 et 12 janvier 2018, Université Paris Nanterre
S’il est vrai que la migration ne constitue pas vraiment un phénomène nouveau, celle-ci s’est diversifiée et complexifiée au cours des dernières décennies, devenant un élément central de transformation pour l’immense majorité des pays qui aujourd’hui sont pour beaucoup aussi bien des pays récepteurs qu’émetteurs de migration.
Dès la fin XIXème siècle, les sciences humaines et sociales ont cherché à définir et comprendre les éléments constitutifs de la mobilité humaine et les travaux de Ravenstein[1] en constituent les premiers fondements théoriques. Dès lors, partant des postulats de Ravenstein, différentes théories sur l’étude des migrations se sont développées. Parmi celles-ci, la théorie néo-classique[2] des migrations qui dans une perspective macro-économique considère que la raison essentielle des flux migratoires réside dans les différences salariales entre les pays et postule, dans une perspective micro-économique, que la migration est le résultat d’une décision individuelle prise au vu de critères économiques rationnels. Cette théorie est remise en cause dans les années 1990 par une série de travaux qui s’inscrivent dans le courant de pensée de la Nouvelle économie des Migrations[3] et qui offre de nouvelles perspectives théoriques. L’acteur de référence n’est plus l’individu mais c’est la dynamique familiale qui est désormais privilégiée par les chercheurs. Dès lors, la décision d’émigrer n’est plus perçue comme le résultat d’un choix individuel mais comme le résultat d’une action collective. L’interaction entre le migrant et sa famille est analysée comme une stratégie permettant d’augmenter les ressources et de minimiser les risques. Ce changement de perspective analytique qui considère la migration relevant de logiques collectives (familiales et communautaires) donne lieu à de nouvelles approches, entres autres, autour de la notion de réseaux[4], de la perspective de genre[5] et du transnational[6].
Ce colloque cherche à approfondir la question des migrations en considérant précisément la famille comme élément central d’analyse. Ainsi, nous nous interrogerons sur la façon dont la famille décide et élabore le projet migratoire. Nous axerons la réflexion sur les effets du processus migratoire sur les sociétés d’origine : quels sont en définitive les avantages et les coûts de la migration pour l’unité familiale ? Nous nous intéresserons aux migrants dans les sociétés de réception : quelles sont les dimensions de leur intégration, en tant qu’individu ou/et groupe familial ? Quelle est leur capacité à construire de nouvelles structures familiales ? Quels sont les transferts culturels que suppose ce processus, en particulier pour les jeunes générations?
Quatre axes seront privilégiés pour aborder les familles en contexte migratoire (migrations économiques, exils politiques, déplacements forcés, réfugiés, etc.) dans une perspective pluridisciplinaire :
a) Famille et reconfigurations familiales
la migration constitue un facteur qui déstabilise fortement l’unité familiale et oblige à de multiples reconfigurations aussi bien au niveau matériel que symbolique et ce d’autant plus si les membres de la famille se trouvent dans des espaces géographiques distincts. Dans ce dernier cas, il convient de se demander dans quelles mesures les liens affectifs et économiques sont susceptibles de se maintenir et quelles sont les stratégies familiales mises en œuvre pour parvenir à sauvegarder l’unité familiale (famille transnationale, maternité transnationale, remesas, etc.).
b) Famille, rapports de genre et rapports intergénérationnel
Au cours de ces dernières décennies, les flux migratoires se sont fortement féminisés. Ce sont désormais les femmes qui migrent pour subvenir aux besoins de leur famille et sont à l’origine bien souvent des demandes de regroupement familial. Cette migration féminine en provenance en particulier de l’Amérique latine, qui augmente considérablement à la fin du XXème et se dirige principalement vers les pays du sud de l’Europe, a remis en cause les rôles traditionnels des membres de la cellule familiale (empowerment de la femme, changements et continuités des relations de genre, violences domestiques, etc.). Elles sont désormais considérées comme d’importants décisionnaires économiques. La migration pose également la question des rapports intergénérationnels entre les différents membres de la famille : quels sont les traditions, les codes de socialisation, les valeurs morales, les imaginaires, etc. qui s’échangent, circulent et se maintiennent ou se (re)définissent entre les différentes générations ? Les coutumes d’origine se perpétuent-elles ou se modifient-elles ? Quels sont les vecteurs de transmission : musique, gastronomie, langue, etc. ?
c) Famille, politiques publiques et politiques d’intégration
Les stratégies mises en œuvre par les familles migrantes sont fortement conditionnées par les politiques publiques en matière d’immigration des pays de réception. Elles déterminent les conditions dans lesquelles les familles choisissent d’envoyer un membre travailler à l’étranger, elles facilitent ou non les possibilités d’aboutissement des demandes de regroupement familial, etc. En outre, les politiques d’intégration constituent également des facteurs importants dans l’intégration des familles migrantes (aides au logement, aides spécifiques accordées aux réfugiés, conditions de scolarisation des enfants, accès au vote, engagement politique, vie associative, etc.) qu’il convient d’analyser.
d) Famille et cycles migratoires
La migration est envisagée à partir du concept de « cycle migratoire », ce qui suppose de considérer le retour comme une étape de l’expérience migratoire. Il peut s’agir d’un retour forcé, dans le cadre des expulsions, ou volontaire lorsque les adversités qui avaient poussé le migrant à partir disparaissent (fin d’un conflit armé, retour de la démocratie, retour de la croissance économique, etc.) ou lorsque le contexte social, politique ou économique dans le pays de réception devient particulièrement hostile à l’immigration (crises économiques, montée des extrémismes, etc.). Ces retours volontaires peuvent ou non s’inscrire dans la logique de politiques de retour mises en place par les pays d’immigration et les pays d’émigration et peuvent être définitifs ou temporaires. Quel que soit le type de retour, ces derniers représentent de nouveaux défis pour l’ensemble des membres de la cellule familiale et pour le pays d’origine.
La date limite d’envoi des propositions de communications comprenant un titre provisoire, un résumé de 150 mots maximum et 3 à 5 mots clés, est fixée au 10 mai 2017. Elles sont à envoyer sous format Word aux adresses suivantes :
Les langues utilisées peuvent être le français ou l’espagnol. L’appel et les informations seront disponibles sur https://grecun.hypotheses.org
Comité organisateur : Juan Luis Carrellán Ruiz (Universidad de la Frontera, Chile), Paola Garcia (Université Paris Nanterre), Nathalie Jammet-Arias (Université Paris Nanterre), Alejandro Román Antequera (Université de Bourgogne)
COLOQUIO INTERNACIONAL
MIGRACIONES: UNA HISTORIA DE FAMILIA
(AMÉRICA LATINA / FRANCIA / ESPAÑA)
11 y 12 de enero de 2018
Université Paris Nanterre
Si es cierto que las migraciones no constituyen un fenómeno nuevo, éste se ha diversificado y complejizado en el transcurso de los últimos años. Se ha convertido en un elemento central de transformación para la inmensa mayoría de los países, la mayoría de los cuales son actualmente tanto receptores como emisores de migrantes.
Ya desde el final del siglo XIX, las ciencias humanas y sociales han buscado definir y comprender los elementos constitutivos de la movilidad humana, siendo los trabajos de Ravenstein[7] los primeros fundamentos teóricos. Desde entonces, partiendo de los postulados de Ravenstein, se han desarrollado diversas teorías sobre el estudio de las migraciones. Entre ellas la teoría neoclásica[8] de las migraciones que en una perspectiva macroeconómica considera que la razón esencial de los flujos migratorios reside en las diferencias salariales entre los países; y, la cual postula, en una perspectiva microeconómica, que la migración es el resultado de una decisión individual tomada a partir de criterios económicos racionales. Esta teoría fue puesta en tela de juicio en los años noventa por una serie de trabajos que se inscriben en la corriente de pensamiento de la Nueva Economía de las Migraciones[9], que ofrece nuevas perspectivas teóricas. El actor de referencia no es más el individuo, sino la dinámica familiar, privilegiada desde ese momento por los investigadores. La decisión de emigrar ya no es percibida como el resultado de una elección individual sino de una acción colectiva. La interacción entre el migrante y su familia es analizada como una estrategia permanente para aumentar los recursos y minimizar los riesgos. Este cambio de perspectiva analítica que considera la migración a partir de lógicas colectivas (familiares y comunitarias) da lugar a nuevas aproximaciones, entre otras, en torno a la noción de red[10], a la perspectiva de género[11] y a lo transnacional[12].
Este coloquio busca profundizar en la cuestión de las migraciones considerando precisamente a la familia como elemento central de análisis. Así, se analizará la manera en la que la familia decide y elabora el proyecto migratorio. La reflexión se centrará, entre otros aspectos en los efectos del proceso migratorio en las sociedades de origen: ¿cuáles son en definitiva las ventajas y los costes de la migración para la unidad familiar? Se analizará la situación de los migrantes en las sociedades de recepción: ¿cuáles son las dimensiones de su integración, en tanto que individuo o/y grupo familiar? ¿Cuál es su capacidad de construir nuevas estructuras familiares? ¿Cuáles son las transferencias culturales que supone este proceso, en particular para las generaciones jóvenes?
Se privilegiarán cuatro líneas para abordar las familias en el contexto migratorio (migraciones económicas, exilios políticos, desplazamientos forzosos, refugiados, etc.) con una perspectiva pluridisciplinar:
a) Familia y reconfiguraciones familiares
La migración constituye un factor que desestabiliza fuertemente la unidad familiar y obliga a múltiples reconfiguraciones tanto en el ámbito material como en el simbólico, tanto más si los miembros de la familia se encuentran en espacios geográficos distintos. En este último caso, conviene preguntarse en qué medida los lazos afectivos y económicos se pueden mantener y cuáles son las estrategias familiares puestas en marcha para conseguir salvaguardar la unidad familiar (familia transnacional, maternidad transnacional, remesas, etc.).
b) Familia, relaciones de género e intergeneracionales
En el curso de las últimas décadas, los flujos migratorios se han feminizado intensamente. Han sido las mujeres quienes han emigrado para atender a las necesidades de sus familias y quienes han iniciado a menudo las peticiones de reagrupación familiar. Esta migración femenina originaria de América latina, que aumentó considerablemente a finales del siglo XX y se dirigió principalmente hacia los países del sur de Europa, ha cuestionado los papeles tradicionales de los miembros de la célula familiar (empoderamiento de la mujer, cambios y continuidades de las relaciones de género, violencia doméstica, etc.). Se las ha considerado desde ese momento como importantes en la toma de decisiones económicas. La migración se interroga igualmente sobre la cuestión de las relaciones intergeneracionales entre los diferentes miembros de la familia: ¿cuáles son sus tradiciones, los códigos de socialización, los valores morales, los imaginarios, etc… que intercambian, circulan y se mantienen o se (re)definen entre las diferentes generaciones? ¿Las costumbres de origen se perpetúan o se modifican? ¿Cuáles son los vectores de transmisión: música, gastronomía, lengua, etc.?
c) Familia, políticas públicas y de integración
Las estrategias implementadas por las familias migrantes están fuertemente condicionadas por las políticas públicas en materia de inmigración de los países de recepción. Determinan las condiciones en las cuales las familias eligen enviar un miembro a trabajar al extranjero, facilitan o no las posibilidades de éxito de las peticiones de reagrupación familiar, etc. Además, las políticas de integración constituyen igualmente factores importantes para la integración de las familias migrantes (ayudas al alojamiento, ayudas específicas dadas a los refugiados, condiciones de escolarización de los niños, acceso al voto, compromiso político, vida asociativa, etc.) que conviene analizar.
d) Familia y ciclos migratorios
La migración es vista a partir del concepto de ‘ciclo migratorio’, lo que supone considerar el regreso como una etapa de la experiencia migratoria. Puede tratarse de un regreso forzado, en el marco de expulsiones, o voluntario cuando las adversidades que habían empujado al migrante a partir desaparecen (fin de un conflicto armado, regreso de la democracia, vuelta del crecimiento económico, etc.) o cuando el contexto social, político o económico en el país de recepción se hace particularmente hostil a la inmigración (crisis económicas, ascenso de los extremismos, etc.). Estos regresos voluntarios pueden o no inscribirse en la lógica de las políticas de regreso implementadas por los países de inmigración y los países de emigración, pudiendo ser definitivas o temporales. Sea cual sea el tipo de regreso, éstos representan nuevos desafíos para el conjunto de los miembros de la célula familiar y para el país de origen.
La fecha límite para el envío de propuestas de participación es el 10 de mayo. Éstas deben incluir un título provisional, un resumen (150 palabras máximo) con entre 3 y 5 palabras claves. Se deben enviar en formato Word a las siguientes direcciones:
Las lenguas empleadas pueden ser el francés o el español. La circular y el resto de informaciones estarán disponibles en: https://grecun.hypotheses.org
Comité organizador: Juan Luis Carrellán Ruiz (Universidad de la Frontera, Chile), Paola Garcia (Université Paris Nanterre), Nathalie Jammet-Arias (Université Paris Nanterre), Alejandro Román Antequera (Université de Bourgogne)
[1] Ravenstein E.G., 1885, “The laws of migration”, Journal of the Royal Statistical Society, 48, p. 167-227; 1889, “The laws of migration (revised)”, Journal of the Royal Statistical Society, 52, p. 241-301.
[2] Harris J. R. et Todaro M.P., 1970, “Migration, unemployment and development : A two-sector analysis, American Economic Review, 60 (1), p. 126-142.
[3] Stark Oded.,1984, “Discontinuity and the theory of international migration”, Kylos, 37 (2), p. 206-222.
[4] Massey D., 1990, “Social structure, household strategies, and the cumulative causation of migration”, Population Index, 56(1), p. 3-26.
[5] Sassen S., 2000, « Women’s burden : counter-geographies of globalization and the feminization of survival », Journal of International Affairs, 53 (2), p.503-24.
[6]Schiller N.G, Basch L., Blanc-Szanton C., 1992, “Transnationalism: a new analytic framework for understandding migration”, Annals of the New York Academy of Sciences, 645(1), p. 1-24.
[7] Ravenstein E.G., 1885, “The laws of migration”, Journal of the Royal Statistical Society, 48, p. 167-227; 1889, “The laws of migration (revised)”, Journal of the Royal Statistical Society, 52, p. 241-301.
[8] Harris J. R. et Todaro M.P., 1970, “Migration, unemployment and development : A two-sector analysis, American Economic Review, 60 (1), p. 126-142.
[9] Stark Oded.,1984, “Discontinuity and the theory of international migration”, Kylos, 37 (2), p. 206-222.
[10] Massey D., 1990, “Social structure, household strategies, and the cumulative causation of migration”, Population Index, 56(1), p. 3-26.
[11] Sassen S., 2000, « Women’s burden : counter-geographies of globalization and the feminization of survival », Journal of International Affairs, 53 (2), p.503-24.
[12]Schiller N.G, Basch L., Blanc-Szanton C., 1992, “Transnationalism: a new analytic framework for understandding migration”, Annals of the New York Academy of Sciences, 645(1), p. 1-24.
Lieu Université Paris Nanterre
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