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Image et Science: Lyon, 15-16-17 novembre 2018
Lien pour déposer une proposition: http://www.grimh.org/2018congres/openconf.php 
Appel à communication Congrès GRIMH 2018
Si l’on s’en tient à une acception large, on peut entendre par « sciences » toutes les pratiques qui ont pour but la « connaissance approfondie des choses dans ce qu’elles sont » (selon la définition que propose le Trésor de la Langue Française Informatisé). On considèrera que le savoir scientifique, qui se situe à la conjonction du raisonnement, de l’observation et/ou de l’expérimentation, relève de ce que l’on appelle communément les sciences mathématiques-physiques, les sciences naturelles, les sciences techniques et les sciences humaines et sociales.
Quant à la polysémie du terme « image », elle invite à considérer de multiples interrelations entre Image et Science : image-représentation, réplique, symbole, manifestation de l’abstrait, reproduction mentale d’une perception, vision intérieure, vulgarisation, etc. Toutefois, précisons d’emblée que l’image médiatisée par la science, ou l’image créée à partir d’une certaine forme de science, ne saurait être réduite à la simple catégorie d’illustration.
Il convient donc de dépasser l’apparente dissymétrie structurelle qui semble opposer Image et Science, pour s’interroger au contraire sur les liens qui se tissent entre elles : rapprochement, complémentarité, concurrence, témoignage, transposition, fascination, subversion, manipulation ? À l’évidence, les angles d’analyse sont aussi riches que variés. Deux axes majeurs permettent d’orienter les propositions de communication.

Axe1. Approche spéculative-théorique
Dans une perspective diachronique, il serait souhaitable d’envisager l’évolution des rapports entre artistes et scientifiques. Quelle incidence la science a-t-elle eu sur la production artistique des plasticiens, créateurs d’images ? Du culte positiviste au rejet dadaïste, les postures ont été fort contrastées, certains retournant à des formes d’images ancestrales (influences africaines chez Picasso), d’autres scellant un pacte avec la Science (comme dans les artefacts de Nicanor Parra). L’inédite révolution technologique, induite non seulement par les travaux portant sur l’optique et la rétine mais aussi par l’essor de la photographie, n’est pas étrangère à cette cristallisation des rapports entre Image et Science. Dans les sociétés contemporaines, la séparation entre arts, sciences et techniques tend parfois à se brouiller lorsque la science, ou la technique, deviennent un thème de la représentation artistique ou lui fournissent ses outils (installations multiscreen, cinéma d’attraction, etc.). De même il n’est pas rare que l’art s’approprie et transforme des images
produites par la science. L’œuvre de Fernando Vicente (affiche du Congrès) en est un bon exemple.
D’un point de vue épistémologique, il conviendrait de définir le lien d’analogie tendu entre Image et Science. La science utilise les images comme représentation de concepts afin de rendre visible ce qui est invisible, ou concret ce qui est abstrait, dans le cadre d’un usage pratique (la cartographie en fournit un exemple) ou d’un processus de divulgation et vulgarisation (l’ADN représenté sous la forme d’une double hélice). Elle utilise l’image pour rendre « imaginable » (au sens d’intelligible) ce qui est inimaginable dans une perspective heuristique et avec l’objectif de transmettre un savoir sur le monde. Celui-ci a pu d’ailleurs être produit par l’art lui-même, à des époques où pratiques scientifiques et pratiques artistiques n’étaient pas différenciées, la classification des sciences évoluant vers une certaine perméabilité. Dans cette perspective, l’Image peut s’apparenter à la Science en tant que vecteur de progrès.
Mais Image et Science peuvent également coïncider sur un plan idéologique, voire doctrinaire. À cet égard, on peut se demander si les représentations imagées produites par la science résultent de visions du monde spécifiques. En effet, par sa prétention à l’universalité, depuis au moins l’époque des Lumières, la science tend à s’extraire des cultures nationales. Néanmoins, cette universalité, qui s’accompagne d’une prétention à l’objectivité, pourrait être relativisée. Ainsi, il serait intéressant d’interroger l’influence que peuvent avoir les contextes nationaux, culturels et idéologiques sur la production d’images scientifiques à vocation universelle.
 
Axe 2. Approche expérimentale-(pluri)disciplinaire
L’Image – fixe ou animée – peut mettre en scène la Science. En ce sens, on pourra convoquer des œuvres iconographiques et audiovisuelles qui n’appartiennent pas au domaine scientifique et qui disent la science à travers la représentation de l’activité scientifique, de ses acteurs et de ses productions (découvertes de la science ou technologies produites par la science appliquée). On s’intéressera plus particulièrement aux représentations de la science et de ses usages à même de faire apparaître des spécificités culturelles. Il sera possible également de se demander si la science engendre des images dotées d’une valeur artistique. Les dessins d’anatomie de Santiago Ramón y Cajal offrent ainsi l’exemple d’une production scientifique dotée de valeur esthétique. Dans cette perspective, on ne négligera pas non plus l’usage que l’art peut faire de la science et des techniques dans les pratiques intermédiaires (entre art et science) que sont la conservation et la restauration des œuvres.
En tant que champs disciplinaires, la linguistique et la littérature peuvent elles aussi permettre de sonder les liens entre Image et Science. Ainsi, on pourra considérer une image acoustique ou graphique et questionner son mode de représentativité comme face matérielle sensible d’un signe linguistique. À titre d’exemple, l’analyse diatopique montre que la terminologie fondamentale relative à l’Image servant à signifier les couleurs est très variable (schéma de Brent Berlin et Paul Kay). Par ailleurs, en littérature, le prisme de la stylistique ou de la rhétorique éclairent la double relation qui peut lier l’image et son signifié dans un rapport analogique ou iconique. La poétique pourra ainsi mettre en lumière la relation texte/image à l’œuvre dans une création littéraire comme le calligramme par exemple. Bien que privée d’image au sens strict (physique ou optique), la science de l’écrivain recèle de surcroît d’innombrables figures, symboles ou
métaphores. De même, dès le stade de la gestation, de l’inspiration, l’image est présente : « L’image ne peut pas être l'idée, mais elle peut jouer le rôle de signe, ou plus exactement, cohabiter avec l'idée dans un signe ; et, si l'idée n'est pas encore là, respecter sa place future et en faire apparaître les contours » (Lévi-Strauss).
Enfin, on ne saurait négliger la réflexion que la didactique – en tant que science ayant pour objet les méthodes d’enseignement – peut porter sur l’Image. Dans le dernier Socle commun de connaissances, de compétences et de culture, le Domaine 1 rapproche d’emblée Image et Science en définissant « les langages pour penser et communiquer » et, ce faisant, précise les attentes concernant d’une part « les langages mathématiques, scientifiques et informatiques » et d’autre part « les langages des arts et du corps ». La lecture de ces langages nécessite une maîtrise des codes et donc un apprentissage, au cœur des interrogations de la didactique. Dans le cadre particulier de la classe de langue vivante, on pourra souligner aussi que la fonction illustration de l’image est transcendée par la fonction de médiateur trans-sémiotique (Greimas) en tant qu’elle sert de pont entre la langue maternelle et la langue-cible. Diverses approches, comme la perspective communicationnelle, pourraient sonder cette exploitation de l’image.
Les axes sont indicatifs, les propositions de communication sont à remettre avant le 30 avril 2018. Nous vous rappelons que les articles rendus doivent être inédits.
Organisation
Jean-Paul AUBERT, Marion LE CORRE CARRASCO, Marc MARTI
Lieu Lyon
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