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HÉRO-ÏNES DE LA CARAÏBE
Journée d'Etudes internationale
vendredi 15 mars 2019
GRIAHAL-CHCS
Avec le soutien de la MSH Paris-Saclay

Participants et programme
9h30 Ouverture et mots de bienvenue par Sylvie Bouffartigue (Pr, GRIAHAL-CHCSC/UVSQ)
10 h Sandra Hernandez (LCE/Lyon 2): présentation de Catarina Vallejo
10h 15 Conférence de Catarina Vallejo (Pr. , Concordia University): «Anacaona. La construcción de la cacica taína de Quisqueya: quinientos años de ideologización.»
En la época de la llegada de Cristóbal Colón, Anacaona (nombre que significa “Flor de oro”) fue una indígena de Quisqueya (la isla que hoy comparten la República Dominicana y Haití), esposa de un jefe taíno y hermana de otro. A la muerte de ambos éstos, ella llegó a ser cacica de gran parte de la isla, y se esforzó a tratar con los (conquistadores) españoles de manera pacífica. Por el año 1502 el nuevo gobernador de Santo Domingo organizó una fiesta donde invitó a Anacaona y a unos 90 caciques de ésta y de otras partes de la isla, y los mató a todos (en la “masacre de Jaragua”), no queriendo ya tener que tratar con los indígenas. A Anacaona, “para hacerla honra, la ahorcaron”.
En mi libro he estudiado las obras que se han escrito sobre ella—unas cuarenta—en los cinco siglos que han pasado, desde los cronistas españoles de los siglos XVI y XVII, hasta el nuestro, y en regiones de amplio alcance: Santo Domingo, Haití—por supuesto— pero también los Estados Unidos, España—y hasta en Inglaterra y Canadá—para ver qué se ha hecho de esa primera mujer indígena conocida por su nombre, cómo la han re-creado, y quiénes lo hicieron.
Mi presentación será pues  un breve resumen de las múltiples facetas de la Anacaona creada en algunas de esas obras, sobre todo las del siglo XIX y algunas en lengua francesa.
11 h Lise Segas (MCF, Univ. Bordeaux Montaigne) : «L'Indienne Catalina, une autre Malinche ?»
Interprète et compagne caraïbe du conquistador de la Caraïbe colombienne, Pedro de Heredia, dont la trajectoire partage de nombreuses similitudes avec celle de sa contemporaine mexicaine. Toutefois, nous verrons également que la voix dissonante de l'Indienne Catalina a laissé des traces dans les archives, en livrant un témoignage accusateur qui dément le portrait édulcoré et subalterne qu'ont pu en faire les chroniqueurs et poètes de la Nouvelle Grenade. Enfin, j'analyserai les récupérations postérieures de cette figure féminine, dont la statue trône fièrement à l'entrée de la vielle ville de Carthagène des Indes mais qui se voit également soumise à un processus de "malinchisation".
11h30 Lectures par la poétesse Nancy Morejon.

13 h Déjeuner

14 h Conférence de Michèle Tollis (Pr. UPPA) : « La fabrique des héro(ïne)s de la Caraïbe : construction et déconstruction »
Pour Edouard Glissant, les grands monuments des Amériques sont : « Le Bois Caïman en Haïti, la Sierra Maestra à Cuba, le Château Dubuc à l’extrême de la Pointe de la Caravelle en Martinique […], les ruines de Saint-Pierre, la trace des couperets sur les troncs des hévéas réapparus autour de Belém ou de Manaus, et ainsi à la ronde : ce que les paysages, sans le secours de la pierre ni d’aucun bois travaillé, ont produit comme histoires et comme mémoire, imperceptible mais insistante » (Traité du Tout-Monde, Paris, NRF, 1997, p. 240). En somme, inscrites dans l’histoire de la résistance et de l’esclavage, ce sont là les « traces » du passé antillais sur lesquelles Glissant cherche à s’appuyer pour relier le passé au présent et aussi prophétiser l’avenir.
Les personnages historiques devenus les grands « héros de la Caraïbe » constituent eux-mêmes les autres « monuments » territoriaux dont la permanence, le silence, la résurgence dans l’imaginaire collectif ont alternativement subi les flux et reflux de la mémoire et les différents systèmes de représentation porteurs d’adhésion ou de rejet (Ricœur, La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli, Paris, Le Seuil, 2000).
Travaillant sur le temps long, cette réflexion sur les héros et les héroïnes caribéens nous conduira des personnages historiques à leur mythification : elle tentera de mettre en évidence les fluctuations des diverses images auxquelles ils ont donné lieu, depuis leur mort jusqu’au XXIe siècle. Plutôt que de leur redonner une dimension objective proche de la vérité historique, elle mettra en avant les aspects symboliques et fantasmés de leur image tels que les ont réactivés certaines valeurs particulières ou les échos du passé inscrits dans le présent.
Cette étude de l’héroïsation invite ainsi à une histoire de la mémoire, inscrite dans le courant de ce que Jean-François Sirinelli et Jean-Pierre Rioux ont qualifié d’histoire culturelle du politique (Pour une histoire culturelle, Paris, Éd. du Seuil, 1997). La plupart des sources utilisées sont des textes écrits : ouvrages d’histoire, discours politiques, poèmes dramatiques, mais aussi monuments et textes de commémorations territoriales. Dans ce processus d’héroïsation souvent constitutif de mythes identitaires et associé à leur appropriation par différents groupes de la société, leur analyse révèle autant de continuités que de ruptures. Parmi les héro(ïne)s de la Caraïbe, depuis Anacaona jusqu’au Che en passant par José Martí, c’est le cas très éclairant de Toussaint l’Ouverture, le « Spartacus noir », qui a été pris pour support afin de mieux montrer d’abord le profil kaléidoscopique du héros, mais aussi la manière dont son image fluctue et se réactive en fonction du regard que lui porte le présent et en filigrane, celui que laisse entrevoir l’avenir, postcolonial en l’occurrence.
14h 45 Victoria Famin (MCF, Lyon 2) : «Voix des héros et héroïnes dans l’œuvre de Jean Métellus»
Tout au long de son œuvre, depuis son premier ouvrage Au pipirite chantant (1978), jusqu’au dernier, Rhapsodie pour Hispaniola (2015), Jean Métellus s’intéresse aux grandes figures du passé. Ce poète retrace les épisodes de l’histoire de la Caraïbe qui ont comme protagonistes des héros et des héroïnes incontestés. Anacaona, Bohéchio, Hatuey et le cacique Henri, pour n’en citer que les premiers dans l’histoire d’Haïti, trouvent une place centrale dans l’œuvre de Métellus. Mais d’autres figures ambiguës acquièrent aux yeux de cet auteur une aura héroïque complexe : c’est notamment le cas de Christophe Colomb, qui suscite une véritable fascination. L’émergence des figures héroïques dans l’œuvre s’inscrit dans le projet de reconstruction poétique de l’histoire précolombienne d’Haïti. Pourtant, ce travail de mémoire se poursuit avec les soulèvements pour l’indépendance, dans lesquels Toussaint Louverture émerge comme héros du peuple haïtien. Dans la continuité de cette démarche, le poète rend également hommage aux hommes et aux femmes de la diaspora africaine qui, au cours du XXème siècle, ont lutté pour les droits des Noirs. C’est ainsi que Jean Métellus propose un réseau de héros et d’héroïnes qui, par le biais de sa parole poétique, traverse les siècles pour se retrouver dans une même et unique lutte contre toute forme d’oppression.
15h 15 Marianella Porraz CASTILLO Claudia Marina GUTIÉRREZ SILVEIRA (doctorante UVSQ) : «Gonzalo Guerrero en la península de Yucatán: monumentos, controversias y recepción contemporánea»
Gonzalo Guerrero, colonizador español, náufrago, indígena por decisión y padre del mestizaje, constituye una figura paradoxal en la historia de México. Asimismo, este personaje de fuerte relevancia para la historia del caribe del siglo XVI, ha jugado un rol periférico en la construcción de un discurso nacional.
Su reciente monumentalización se ha generado mayormente en varias ciudades de la península de Yucatán, a partir de los años setentas. A través de la prensa y de una lectura espacial, la presente intervención pretende explorar el rol de este personaje histórico en la memoria urbana.
15h45 Ludmilla Cherdieu (UVSQ) : « De La Mulâtresse Solitude au discours antillais féminin : évolution de la figure de l’héroïne dans les Antilles françaises ».
La figure de l’héroïne est une figure mythique, très peu mise en avant dans l’Histoire commune. S’inscrivant dans une quête identitaire, le but de cette intervention sera l’analyse de l’évolution de la figure de l’héroïne dans les Antilles françaises avec comme point de départ, la naissance, la construction et l’héroïsation du personnage de la mulâtresse Solitude, reconnu par tous et repris dans la culture populaire et littéraire caribéenne comme étant l’héroïne de la période esclavagiste.
16h15 Yopane Thiao : «Jean-Jacques Dessalines, ou le héros de la controverse sur l'indépendance d'Haïti»
 
Lieu École normale supérieure Paris-Saclay 61, avenue du Président Wilson 94235 Cachan Cedex
Contact Sylvie Bouffartigue/Maya Anderson-González:

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