Les écritures de non-fiction en Amérique latine (des années 90 à nos jours) Télécharger au format iCal
 
Cette journée d’études s’insère dans le Projet « Réseau international Non Fiction. Vers une autre écriture du réel (International Non fiction novel network) du CAER, Aix-Marseille Université (AMU). Après l’organisation d’un Workshop / Atelier de travail à AMU le 12 et 13 décembre 2019, ce réseau se met en place actuellement avec la participation d’enseignants-chercheurs de plusieurs universités (Paris Nanterre, Université de Chieti Pescara, Università Roma3, Università di Napoli l’Orientale, Université de Milan, Universidad de Costa Rica, AMU et UGA) et a pour vocation de devenir un projet de recherche pluriannuel.
La journée du 16 octobre sera consacrée aux écritures non fictionnelles en Amérique latine aux XXe et XXIe siècles, et elle sera suivie par une autre journée consacrée au domaine italien en 2021.
L’écriture non fictionnelle a été dans le sous-continent américain un trait majeur tout au long de son histoire et tout particulièrement à partir de la deuxième moitié du XXe siècle. Dans son essai Algunos problemas teóricos de la literatura hispanoamericana » (1975), le critique cubain Roberto Fernández Retamar s’est proposé d’élaborer un appareil critique et conceptuel « propre » à l’Amérique latine pour aborder sa création littéraire.
 L’écriture de non fiction joue dans la réflexion de ce critique un rôle important. En effet, Fernández Retamar souligne que des genres considérés comme secondaires dans le canon occidental, s’avèrent centraux en Amérique latine ; en guise d’exemple, il cite les œuvres de l’Inca Garcilaso et d’autres Chroniqueurs (Cronistas de Indias), ainsi que des textes politiques de Simón Bolívar, des essais et articles de presse de José Martí, des discours de Fidel Castro, des journaux de combattants comme celui du Che Guevara, etc. Dans la perspective de Fernández Retamar, la dimension politique et idéologique est essentielle, voilà pourquoi il souligne la centralité dans le sous-continent du témoignage comme genre à part entière. Or, celui-ci connaît un essor formidable à cette même époque ; rappelons que Casa de las Américas lance le Prix « Témoignage » en 1970. Dans le Jury de cette première édition du Prix siégeait Rodolfo Walsh, un des grands pionniers de l’écriture de non-fiction  (son célèbre ouvrage Operación masacre (1957) est considéré à juste titre comme le texte pionnier de ce genre, bien avant la publication de In cold blood  (1966) de Truman Capote qui est souvent présenté comme le texte fondateur de la non fiction novel.
La liste d’œuvres importantes des XXe et XXIe siècles pouvant rentrer dans cette catégorie de non fiction en Amérique latine est longue : on pense à des auteurs comme Miguel Barnet (Biografía de un cimarrón, La canción de Raquel, Gallego…), Eduardo Galeano (Días y noches de amor y de guerra, Memoria del fuego…), Rigoberta Menchú (dans son témoignage en collaboration avec Elisabeth Burgos), Elena Poniatowska (Hasta no verte, Jesús mío, La noche de Tlatelolco…), Sergio Ramírez, Mario Vargas Llosa et bien d’autres. Pendant quelques décennies, ces écritures ont gardé un lien fort avec les « opprimés » : il s’agissait de donner la parole à ceux qui d’ordinaire ne l’avaient pas (les pauvres, les analphabètes, les exploités, les populations indigènes, les femmes, etc.) ou de donner une diffusion plus grande à la parole et à la pensée révolutionnaire (à tous les témoignages sur la Révolution Cubaine, on pourrait rajouter d’autres sur la révolution sandiniste au Nicaragua (Omar Cabezas), sur la guérilla salvadorienne (Claribel Alegría / D. J. Flakoll) ou guatémaltèque (Mario Payeras, Los días de la selva), sur le Chiapas du Subcomandante Marcos, etc.
Or, la chute de l’U.R.S.S. et les changements géopolitiques des trente dernières années ont changé la donne. Le témoignage s’est en partie « dépolitisé » (ou politisé différemment) ; il a embrassé d’autres causes (celle des minorités sexuelles, celle des afrodescendants…), a donné une plus large part à l’expression de l’intime, mais n’a pas pour autant disparu. De nouvelles formes d’écriture et de diffusion des écrits (comme les blogs ou les carnets électroniques), un contexte différent (v.gr., l’éclosion de la question écologique et la présence dans la pensée critique de la notion d’anthropocène) sont apparues et ont entraîné de nouvelles écritures. La réalité, perçue souvent en instantanée (via les réseaux sociaux, les informations en ligne, le sentiment d’ubiquité que cela engendre), en constante mutation, engendre de nouvelles écritures, et plutôt que bannir le réel, l’écriture y a recours de façon différente.
Cette journée d’études se propose d’explorer les toutes nouvelles voies de l’écriture de non-fiction.
Pour ce faire, nous avons invité Lina Meruane, qui est une des figures de la nouvelle littérature chilienne, mais aussi essayiste et Professeur de Culture latino-américaine à NYU (New York University). Lina Meruane est l’auteur de plusieurs romans (Fruta podrida, Sangre en el ojo, Sistema nervioso), chroniques (Volverse palestina), essais (Viajes virales: la crisis del contagio global en la escritura del sida ; Contra los hijos), et poèmes (Palestina, por ejemplo) qui jonglent toujours avec ces catégories de fiction et de non-fiction.
 
Cette Journée d’études se propose d’approcher les nouveaux auteurs, mais aussi d’autres auteurs confirmés (comme Mario Vargas Llosa, dont plusieurs de ses derniers romans sont en partie des oeuvres de non-fiction : El sueño del Celta, Tiempos recios) afin de faire un point sur la non-fiction et ses nouvelles formes en Amérique latine des trente dernières années. L’objectif est d’ouvrir des pistes de réflexion historiques, critiques et épistémologiques sur la non-fiction, objet qui reste à définir et à mieux caractériser (est-il un genre ? une modalité d’écriture ? peut-on distinguer différentes formes ou catégories de non-fiction ?).

 

Lieu Université Grenoble-Alpes
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Les propositions doivent nous parvenir avant le 30 juin 2020 :
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