BEGIN:VCALENDAR VERSION:2.0 PRODID:-//jEvents 2.0 for Joomla//EN CALSCALE:GREGORIAN METHOD:PUBLISH BEGIN:VEVENT UID:51afb19a43b7a80436c556a47eabdae4 CATEGORIES:Congrès, colloques et journées d’étude CREATED:20180531T025854 SUMMARY:Journée d’étude internationale Diglossie et bilinguisme en Équateur: Les défis de l’éducation interculturelle bilingue, 14 septembre 2018 à l’Université Jean Moulin Lyon 3 LOCATION:Université Jean Moulin Lyon 3\, 14 septembre 2018 DESCRIPTION;ENCODING=QUOTED-PRINTABLE:
Dès l’arrivée des Espagnols en Amérique au XVe siècle, les langues européennes (superstrat) se sont superposées aux langues amérindiennes (su bstrat). Au XVIe siècle, le processus de colonisation installe une situatio n de diglossie. En effet, les langues européennes ont été imposées comme la ngues de « culture et civilisation ». Aussi les langues amérindiennes ont-e lles été reléguées à la marge ; elles se sont maintenues, mais difficilemen t, car limitées, dans le meilleur des cas, à la sphère de la communauté et de la famille. Au début du XIXe siècle, à l’issue de l’indépend ance, dans la jeune république de l’Équateur comme dans les anciennes colonies espagnoles, les nouveaux États sont dirigés par une élite ‘ criolla’ qui choisit l’espagnol (ou castillan) comme langue nat ionale, laissant les langues amérindiennes, encore une fois, à la marge du corps national en construction et exclues de la définition de l’hérit age culturel qui est censé lui être associé et le caractériser. La jeune ré publique de l’Équateur a non seulement institutionnalisé la diglossie , mais l’a légitimée au nom de la nécessaire construction d’une nation unie et homogène. L’espagnol est devenu la langue de l’ État et a été depuis imposé à travers des politiques culturelles et éducati ves, au XIXe et durant toute la première moitié du XXe, avec des effets acc ulturants manifestes qui ont fragilisé davantage encore la survivance des l angues dites autochtones.
Cette manifestat
ion scientifique se propose d’étudier l’évolution de cette situ
ation de contact des langues en Équateur à la fin du XXe siècle et au XXIe.
Dans ce contexte particulier, la Constitution de 2008 semble avoir marqué
un tournant. Effectivement, pour la première fois dans l’histoire de
ce pays andin, les deux langues amérindiennes ancestrales ayant le plus de
locuteurs (le kichwa et le shuar) sont désormais proclamées langues officie
lles de communication interculturelle (« lenguas oficiales de relación inte
rcultural »), dans l’article 2 de cette Constitution. De même, l&rsqu
o;article 347 définit le citoyen équatorien comme bilingue (i.e. espagnol e
t langue amérindienne) et interculturel (i.e. capable d’interagir ave
c les autres langues et cultures existantes en Équateur). Le projet de cons
truction nationale se veut inclusif et le discours sur l’identité nat
ionale – l’équatorianité – change de visée : l’héri
tage linguistique varié, jusque-là minoré, doit être assumé par tous les ci
toyens comme l’héritage de la nation, quand bien même ce citoyen ne s
e reconnaîtrait pas comme « indien », comme autochtone. L’État-nation
avait déjà déclaré rompre avec le monolinguisme dans les textes constituti
onnels de la seconde moitié du XXe siècle, mais cette fois, c’est bie
n avec la diglossie qu’il semble vouloir rompre.
La reconnaissan
ce des héritages linguistiques dits autochtones est tardive, en raison du p
oids culturel et institutionnel du modèle de nation défini par les élites c
riollas qui proclament l’indépendance en 1830. Ce modèle de nation es
t à l’origine de représentations solidement ancrées dans l’imag
inaire collectif, dont les institutions éducatives notamment deviennent les
relais. Cette représentation uniculturelle de l’identité collective
– l’équatorianité –, d’une part, et de la mémoire o
fficielle (« l’histoire-mémoire » dirait Pierre Nora) qui lui est att
achée, d’autre part, s’est prolongée depuis 1830 jusque dans le
s années 1960.
Cette journée d’étude internationale mettra en ex
ergue les facteurs qui ont permis, dans ce contexte, la mise en place progr
essive de l’éducation bilingue interculturelle (ou EIB) durant la sec
onde moitié du XXe siècle. Nous reviendrons également sur les étapes les pl
us récentes, avec, d’abord, en 1983, la modification de la Constituti
on sous la présidence de Rodrigo Borja, puis, en 1988, l’émission du
décret 203 réformant la Loi de l’Éducation et la création de la DINEI
B (Dirección Nacional de Educación Intercultural Bilingüe), enfin, en 2008,
l’officialisation du kichwa et du shuar en tant que langues de « rel
ación intercultural ». Ces réformes successives impliquent que le système é
ducatif national intègre désormais une vision interculturelle, en accord av
ec la diversité géographique, culturelle et linguistique (art. 343 de la Co
nstitution).
Il s’agira d’étudier également les évo
lutions de l’EIB sur le territoire équatorien, depuis ces dernières a
nnées, par le biais d’études de cas. En effet, il semble exister des
inflexions dans la politique publique éducative, qui tendent à redéfinir le
s compétences des communautés indiennes en termes d’enseignement inte
rculturel bilingue. Peu étudiées, ces inflexions sont pourtant déterminante
s pour comprendre la place réellement dévolue à l’enseignement des la
ngues des populations dites autochtones au sein du système éducatif nationa
l.
Ces analyses nous permettront de dresser un premier bilan de la mis
e en place de l’EIB. Nous nous efforcerons d’identifier les réu
ssites et les avancées en termes de préservation et de transmission des hér
itages linguistiques des peuples autochtones, mais également les limites de
cette transmission, notamment – mais pas exclusivement – parmi
les groupes ethniques non-‘indiens’ de la région côtière (par
exemple afro-équatoriens, cholos et montubios).
Cette journée privilég
iera une approche pluridisciplinaire, complémentaire et transversale, en in
vitant des enseignants-chercheurs et chercheurs en linguistique, sociolingu
istique, sciences de l’éducation et histoire.
Axes de réflexion
/ d’étude :
Les questions suivantes seront abordées, sans que ce
tte liste ne soit restrictive ou exhaustive :
- Qu’est-ce que l
e bilinguisme et l’interculturalité quand ils sont associés, comme da
ns le cas équatorien, à une même notion : le « bilinguisme interculturel »
? Quelles acceptions, notamment au niveau de la législation ?
- Commen
t l’EIB peut-elle/doit-elle préserver un héritage culturel et linguis
tique menacé d’une part, pour le transmettre aux générations futures
d’autre part ?
- Dans l’EIB, quelles sont les inter
actions entre les acteurs de l’éducation ? Quelle est la langue utili
sée ? Dans quels contextes ?
- Quel est le premier bilan des réformes
éducatives et institutionnelles mises en place depuis l’élection du
président Rafael CORREA en 2007 et l’émission d’une nouvelle Co
nstitution en 2008 ? Quels impacts sur l’EIB ?
- Quelle est la
place des langues et des cultures des nationalités et peuples de l’Éq
uateur dans le discours scolaire sur l’histoire nationale comme mémoi
re collective équatorienne ?
- Dans quelle mesure l’EIB contrib
ue-t-elle à une dynamique de (re)constitution d’une mémoire alternati
ve à la mémoire officielle du roman national, mise en place par l’Éta
t-nation depuis l’indépendance ? Y a-t-il émergence/affirmation de «
contre-mémoires » ?
9h | Accuei l des participants |
9h30 | P résentation de la journée |
9h45 | **Communication en français**
“De l’éducati on uniculturelle pour ‘incorporer l’Indien à la nation’ à l’éducation interculturelle bilingue au ‘service de la communa uté’ autochtone : Perspective historique (1830-1988)” Emmanuelle SINARDET (Université Paris-Nanter re, France)
|
10h15 | **Conférence plénière en anglais**
“Éduc ation interculturelle bilingue en Équateur: du rêve à la realité” Marleen HABOUD (PUCE, Équateur)
|
11h15 | **Communication en français**
“Enjeux et défis de la formation des ense ignants pour l'éducation interculturelle bilingue équatorienne” David CHOIN (UNAE, Équateur)
|
11h45 | Discussion |
12h30 | Déjeuner libre | 14h | **Communication en français**
“L’Unité éducative Amauta Ñanpi (Puyo): la construction d’une identité ‘interculturelle bilingue’ en contexte ur bain” Sarah DICHY-MALHERME (U
niversité Paris 8 et Paris-Nanterre, France) |
14h30 | **Communication en français**
L’expérience scolaire à Otavalo: les frontières sociales entre &ld quo;l’éducation hispanique” et “l’éducation intercu lturelle bilingue” Salomé CÁRDENAS MUÑOZ (EHESS, France) |
15h00 | Discussion |
15h15 | **Communication en espagnol**
“Processus de restitutio n de l’EIB aux nacionalidades ancestrales: La vision amazonienne&rdqu o; Etsa Franklin SHARUPI (CONFENAIE , Équateur) |
15h4 5 | **Commu nication en français**
“Face à l’éducation interc ulturelle bilingue, où se situent les groupes ethniques non-’indiens& rsquo;?” David MACÍAS BARRÉS (Université de Lyon - UJML3, France)
|
16h15 | Discussion |
16h45 |
Clôture, conclusion et perspectives |
Comité scientifique:
Lucile BORDET, Univer
sité Jean Moulin – Lyon 3
Denis JAMET, Université Jean Moulin &n
dash; Lyon 3
David MACIAS BARRES, Université Jean Moulin – Lyon
3
Alexandra ODDO, Université Paris-Nanterre
Mercè PUJOL-BERCHÉ, U
niversité Paris-Nanterre
Emmanuelle SINARDET, Université Paris-Nanterr
e
Comité d’organisation:
Germain IVANOFF-
TRINADTZATY, Université Jean Moulin Lyon 3
David MACIAS BARRÉS, Univer
sité Jean Moulin Lyon 3
Julie PONTVIANNE, Université Paris 8 Vincennes
Saint-Denis
Emmanuelle SINARDET, Université Paris-Nanterre