Motion de la 14e section du CNU - Langues romanes

Réunie en session plénière, la 14e section du CNU souhaite exprimer de nouveau ses plus vives inquiétudes sur le projet de Loi de programmation de la recherche, présentée en conseil des ministres en juillet 2020. Le texte sera discuté à l’Assemblée Nationale courant septembre, selon une « procédure accélérée », limitant toute concertation digne de ce nom, alors même que ne sont pas prises en compte les difficultés auxquelles la communauté universitaire est confrontée dans le contexte sanitaire actuel.

Les membres de la 14e section soulignent leur opposition au démantèlement du statut national d’enseignant·e-chercheur·se et des fonctions du CNU qu’entraînerait à terme l’application de cette loi.

Du fait de ces démantèlements et de la généralisation des financements de la recherche par appels à projets, le système universitaire français se trouverait affaibli, les conditions d’exercice de nos métiers dégradées et tout l’enseignement supérieur et la recherche de plus en plus précarisés. La vision utilitariste et à court terme qui sous-tend ce projet de réforme menace les libertés académiques, garantes d’une recherche indépendante au service de l’ensemble de la société.

La 14ème section du CNU rappelle son attachement aux missions nationales du CNU, instance composée majoritairement d’élu·es, garante d’équité, d’impartialité, d’expertise et de collégialité dans l’évaluation nationale et disciplinaire des différents aspects de la carrière des enseignant·es-chercheurs·ses. Elle s’oppose résolument à la suppression de la procédure de qualification qui garantit un traitement rigoureux des dossiers à l’échelle nationale, préalable au travail des comités de sélection locaux.

Pour consolider et améliorer la situation de l’enseignement supérieur et de la recherche, la 14ème section demande que soit renforcé l’emploi permanent et statutaire, que le Crédit Impôt recherche soit réaffecté à la recherche publique, que les budgets pérennes des laboratoires soient augmentés, que la rémunération des enseignant·es-chercheurs·ses soit revalorisée et que soit accru de façon significative le nombre de Congés pour Recherche et Conversion Thématique (CRCT), de PEDR et d’avancements de grade.

Les membres de la section 14 appellent l’ensemble des universitaires à rester mobilisés face au projet de loi de programmation de la recherche pour défendre l’avenir de l’enseignement et de la recherche publics.

A Paris, le 16 septembre 2020

Consulter la motion de la SHF du 1er février 2020